top of page

THE WHITE CAR WITH THE SOUND OF ITS OWN FILMING - In situ

(Franck Dubois & Benoit Pierre)

Voiture, film blanc, haut-parleur, lecteur audio, 102min en boucle.
(enregistrement sonore du filmage de la White Car in situ, diffusé depuis l'intérieur de la voiture)
. Hommage à Robert Morris

Par Thierry Cattan

The White Car est d’abord une déclinaison des Black Cars de Benoit Pierre. Il y réactualise la tradition des emballages qui, de Man Ray à Christo en passant par Beuys, recouvraient la forme des objets tout en leur redonnant une part de mystère. Mais si l’emballage avait jusqu’ici une dimension poétique voire esthétisante, il se présente dans l’œuvre de Benoit Pierre comme une intervention foncièrement politique puis-qu’il s’agit, dans l’espace public, de figer un véhicule pour en révéler l’opacité et la dimension mortifère (voiture brûlée, corbillard ou voiture mafieuse aux vitres teintées).


The White Car se présente de prime abord de façon moins violente mais conserve toute sa puissance : la dépersonnalisation de la voiture, son immobilisation, pétrifient en quel-que sorte l’un des plus importants symboles modernes de la puissance et de la richesse. En écho aux autres pièces de l’exposition, The White Car apparaîtra aisément comme recouvert de neige ou saisi dans la glace, tel ce navire en-glouti dans La Mer de glace (1823) de Caspar Friedrich qui déjà questionnait les prétentions de la modernité à se rendre maître et possesseur de la nature.


La collaboration avec Franck Dubois a conduit les artistes à ajouter au White Car, the sound of its own filming. Clin d’œil à la Box de Robert Morris (The box with the sound of its own making, 1961), le son réintroduit dans l’œuvre à la fois sa tem-poralité et sa dimension performative. The White Car n’est pas un simple fait, c’est un acte, un geste, une intention qui nous engage les uns et les autres, au-delà de la simple contempla-tion, dans un mouvement, à l’orée d’une décision.

bottom of page